Friday, January 7, 2011

Loin

Fred Wambugu Maina. 
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L'homme sombre. J'étais le premier à arriver, un fait que les archéologues peuvent confirmer. Au milieu de tout le chaos et les privations du milieu, j'ai survécu.

À cause de la dérive des continents, mes bien chers frères et moi ont été séparés. La fatalité les ont emmenés jusqu'au Nord, à l'Est et à l'Ouest. Tout compte fait, nous nous sommes développés dans des manières différentes.

J'ai beau constater ma couleur sombre, j'en suis presque toujours fier. Comme les nuages lourds noirs qui promettent les pluies, je ne promets que la grandeur des générations. Mais ils pensent diversement, me comparent aux singes; comparent ma couleur à tout ce qui est sinistre - le Cachot de Calcutta, la magie noire, la peste noire, la 'Black Maria'...tout ce qui n'est pas pur.



Pour qu'ils développent leur économie lorsqu'ils ont connu la révolution industrielle, mes chers frères blancs m'ont capturé, m'ont forcé à travailler jusqu'à mourir. Un forçat, ma race fut exterminé jusqu'au dernier. N'importe où en histoire noire, y en a une sombre histoire de sombres assassinats.

Leurs canots biens armés m'ont condamné aux Terrains Vagues, mais je l'ai supporté avec courage. Malgré tout. Le fond de la vérité c'est que je n'avais aucune puissance de plus résister.

De là, ma petite enfante, mon Afrique, est tombée dans un désordre épouvantable, un état qui nous distingue même aujourd'hui.

Au risque de tout perdre, je bats leurs abus à foison pour retrouver ma dignité. Ayant déjà eu des expériences qui donnent un coup de massue, mes frères les blancs, les rouges et les jaunes, même avec leur nouveau président noir, assurément ne m'accepteront jamais!

Leur discrimination, leur oppression, augmentent peu à peu, mais purement de puissance en puissance. À autrui toujours tout le mal, ils continuent à dépouiller mes terres, ma vierge Afrique, moins exposée aux maux du monde. Oh toi ma mère, violée! Corrompue! Abusée! Tu reste alors dans un état d'égarement, ton statut délicat, portant un coeur plein de malice, d'avidité; dont les hontes, les scandales, les meurtres...t'extirperai jamais de cette puanteur?

Maître de mon destin...vivant dans des bidonvilles? Pauvre? Je suis l'homme à tout faire, le vieux paillard, voire rien du tout!

Néanmoins je suis le pouce, la race humaine en est la main. Plus éloigné que je sois du reste, sans moi la race humaine ne peut exister. Au moins je reste libre. Invraisemblablement endetté jusqu'au cou, et plus personne ne veuille vraiment s'associer à moi, le tiers monde, mais affranchi.

Demain il fera jour, et on verra ce qu'on nous réserve. À chaque jour suffit sa peine, et l'afrique restera un have de ressources...naturelles et inattendues.

Qui suis-je? Ne m'avez-vous pas déjà vu? Tué? Si, bien sur. Mon noble visage ne vous est pas inconnu. Car je suis l'homme loin, l'homme infâme...l'homme noir.


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